ÉMILE-ANDRÉ SCHEFER

Quelques peintures

Quelques mots sur la vie et l'oeuvre...

Entre Schefer et les Impressionnistes - qui s'y étaient essayés avec plus ou moins de bonheur - on peut observer que la représentation artistique et figurative du chemin de fer n'a suscité, en France tout au moins, aucune attirance de qualité pendant quelque trente ans.

Né à Paris le 14 février 1896, Émile André SCHEFER fit ses études au lycée Hoche à Versailles. Très tôt, il se passionne pour le dessin et l'illustration ferroviaire.

Dans l'ensemble de son oeuvre, son principal engagement porta sur l'interprétation de la technologie des moyens de transports avec une tendresse particulière pour le Monde Ferroviaire, tant humain que matériel. Il ne faudrait point pour cela imaginer SCHEFER perdu dans le calcul et l'abstraction de la technique. Celui qui humanisa l'ambiance des machines aimait aussi à peindre la campagne, les vieilles maisons et il a trouvé dans la chaleur familiale de fréquents sujets intimes. SCHEFER s'était marié à 31 ans, en 1927, et son foyer s'enrichit de six enfants.

SCHEFER a touché à tous les moyens : aquarelle, gouache, lavis, huile, crayon, plume. Il demeurera incontestablement le maître de cette technique particulière du trait à l'encre de Chine sur carte à gratter et jusqu'à présent peu d'artistes des plus jeunes générations se sont révélés capables de surpasser le "Maître" en la matière dans ce domaine de l'illustration qui, tout en respectant l'exactitude rigoureuse du sujet traité, fait l'objet d'une interprétation personnelle.

En tant que novateur, SCHEFER rencontra bien des incompréhensions mais persévéra avec courage. Cependant, un accident de la circulation à Paris même - un cycliste en le renversant lui causa une fracture du crâne suivie d'un décès immédiat - vint interrompre brusquement sa carrière. C'était le 15 mars 1942. Il commençait à peine à recueillir les fruits de ses efforts en dépit du profond obscurantisme créé par l'occupation nazie.

SCHEFER demeure un précurseur. En conformité avec cette ligne de pensée, ainsi s'exprimait en 1945 le regretté Maurice BAILLEUL, alors ingénieur en chef à la S.N.C.F., dans l'avant-propos de son ouvrage "Le Matériel roulant des Chemins de Fer Français" :

"Nous ne saurions enfin, manquer d'adresser un hommage ému à E.A. SCHEFER, à qui est due la composition reproduite en tête du présent volume.

Tout juste esquissée au moment où survint le douloureux accident qui le ravit prématurément à l'affection des siens, elle n'en exprime pas moins une fois de plus la maîtrise de cet excellent artiste si regretté de tous ceux qui eurent le bonheur de le connaître et notamment, du Monde cheminot où il compta tant d'amis".

Ses intimes et admirateurs ont fondé le Comité Schefer en 1946, sous l'égide de l'Union Artistique et Intellectuelle des Cheminots Français (U.A.I.C.F.) et de l'Association Française des Amis des Chemins de Fer (A.F.A.C.), auxquelles se sont joint par la suite la Fédération des Amis des Chemins de Fer Secondaires (F.A.C.S.), le Musée des Transports de Pithiviers, le Buffet de la gare de Paris-Austerlitz, le Comité Central d'Entreprise de la S.N.C.F., la Vie du Rail, la Revue Générale des Chemins de Fer, le Cercle Ouest Parisien d'Études Ferroviaires (C.O.P.E.F.).

Dans l'objectif de pérenniser l'oeuvre de l'Artiste, le Comité Schefer s'est fixé pour mission de décerner un prix dénommer "Prix Schefer" afin d'inciter à l'éclosion d'oeuvres évoquant plus particulièrement le chemin de fer et les hommes qui l'animent.

Sont seuls admis à concourir des artistes amateurs sans discrimination entre les techniques employées : crayon, pastel, fusain, acrylique, huile, gouache, aquarelle, gravure, lithographie, sculpture, émaux, vitrail, etc. Tous les genres sont acceptés sous la seule réserve que les oeuvres mises en compétition à la faveur d'un Salon annuel, au cours duquel sont décernés le "Prix Schefer" et ses accessits, soient conformes à l'esprit de sa motivation.

Jean FALAIZE - Michel DOERR

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